Nicolas Vix, fondateur de Weeplay
Paris, novembre 2019
Nicolas Vix est le fondateur de Weeplay, une société qui fabrique et commercialise des produits dérivés textiles et accessoires pour le compte de clubs, fédérations et évènements sportifs. Au-delà de sa passion pour le sport, Nicolas Vix est un chineur avisé, amoureux des beaux objets. Nous l'avons rencontré dans ses locaux situés dans un hôtel particulier au coeur du 16ème arrondissement parisien.
Pour commencer, pouvez-vous présenter Weeplay ?
J’ai créé Weeplay en 2007. Notre métier est de fabriquer et distribuer des produits de licence pour le compte de clubs de foot et évènements sportifs. Parmi nos licences, on compte le PSG, l’OM, l’Equipe de France de football, le FC Barcelone, l’AS Saint Etienne, et nous venons de signer récemment la fabrication et distribution des produits de la griffe Roland Garros, que nous distribuerons à partir de 2020. C’est une nouveauté pour nous car nous sortons de l’univers du football pour aller sur un très bel événement, qui est également une très belle marque.
En quoi êtes-vous différent d’un équipementier sportif ?
Si on prend l’exemple du PSG, l’équipementier Nike fabrique et distribue la majorité des produits griffés avec le logo PSG, notamment grâce au maillot officiel.
Chez Weeplay, nous développons des gammes différentes de celles de l’équipementier sportif. Il s’agit de produits textile lifestyle et de ballons dont les prix sont plus accessibles, car les grandes surfaces alimentaires sont notre premier canal de distribution. Nous signons avec les clubs des contrats de licence, qui en général durent 4/5 ans et nous leur reversons des royautés.
Pour le PSG par exemple, nous créons jusqu’à 180 références dans le textile homme, femme, enfant ainsi que des ballons, que nous renouvelons chaque année pour coller aux tendances de la mode. Nous gérons la création des collections en impliquant les clubs dès le début, puis la fabrication et la commercialisation. Nous distribuons entre 1,5 et 2 millions de pièces par an, donc ça fait du volume !
Il y a beaucoup d’acteurs comme vous sur le marché ?
En 10 ans on a pris les principales licences dans le domaine du sport donc on n’a plus tellement de concurrents.
Vous venez du monde du sport ?
A l’origine je viens de l’alimentaire car j’ai travaillé pour Procter & Gamble pendant 8 ans. Puis j’ai rejoint Adidas où j’ai passé 4 ans et c’est grâce aux contacts que j’y ai noués que j’ai pu créer Weeplay. A l’époque, Adidas avait pris les droits pour l’Olympique de Marseille et ils cherchaient une société pour les exploiter indépendamment de la marque, car il ne s’agissait pas des mêmes réseaux de distribution ni du même positionnement. Ils m’ont confié cette exploitation et c’est comme ça que l’aventure Weeplay a démarré.
Comment avez-vous trouvé ces locaux ?
Au départ je cherchais des locaux professionnels à acheter mais l’offre à Paris étant très rare, j’ai passé 8 mois à chercher sans succès. J’ai vu beaucoup de rez-de-chaussée d’immeubles des années 70 qui ne ressemblaient pas à grand-chose !
Du coup, j’ai cherché des locaux d’habitation et j’ai trouvé cet endroit assez vite. Il appartenait à un couple de personnes âgées qui y vivaient depuis plus de 35 ans, et lorsque je suis entré la première fois, je suis tout de suite tombé sous le charme. On se trouve maintenant dans un lieu atypique, qui tire sur l’hôtel particulier, assez éloigné de l’image que l’on peut avoir du produit vendu 15€ dans une grande surface, mais j’ai trouvé ça intéressant car ça offre une image de qualité qui valorise notre activité. Tous les détails d’époque sont extrêmement bien préservés, il y a des petits trésors partout. J’ai juste refait faire les peintures, et sabler les portes pour le rendre plus contemporain et plus adapté à des bureaux.
Combien de collaborateurs travaillent ici ?
Deux personnes s’occupent de la partie administrative, trois personnes du marketing, et moi, donc cela fait 6 personnes qui travaillent ici en permanence.
On a également une équipe commerciale de 4 personnes mais qui sont sur le terrain. On est somme toute une équipe assez réduite. La partie création est externalisée auprès de designers, mais qui sont toujours les mêmes car on est fidèles aux personnes qui travaillent avec Weeplay. Nous avons également des agents de sourcing qui s’occupent du contrôle qualité dans les usines, et nous avons aussi externalisé la logistique.
USM c’est arrivé comment dans l’histoire de ces bureaux ?
Je connaissais USM avant d’aménager ces bureaux, et j’avais toujours trouvé ce mobilier très beau, très minimaliste. J’ai vu de l’USM chez un ami, dans un environnement également Haussmannien, et le contraste m’a beaucoup plu. Je voulais un mobilier léger pour s’intégrer à ce décor très particulier, et je voulais en même temps quelque chose de moderne qui donne tout de suite une connotation bureau que j’avais besoin d’affirmer dans cet environnement, ça m’a donc paru idéal.
Vous avez travaillé avec un décorateur ?
J’ai un architecte qui a fait les plans, mais pour le reste, comme j’aime la décoration et chiner, je me suis lancé ! J’ai également travaillé directement avec des artisans, que je connaissais déjà pour les avoir sollicités pour ma maison. Par exemple, pour la salle de bain, je voulais garder un esprit « maison » et j’ai fait appel à un créateur de mosaïque qui s’appelle Walter Feltrin. S’agissant du décor mural dans la cour, il s’agit d’un de mes amis, grapheur à Rio au Brésil, à qui j’ai laissé carte blanche.
Vous adorez chiner, où dénichez-vous les pièces qui décorent vos bureaux ?
Je vais souvent aux Puces de Saint Ouen. J’y ai notamment une marchande de prédilection pour les lustres anciens, il s’agit de Sophie Cougoule-Devergne au marché Serpette.
Je rends également visite tous les ans à une personne qui est devenue une amie, Zohra Henry. Pendant 20 ans, avec son mari qui était guide de haute montagne, elle a rapporté des meubles très anciens du nord du Pakistan et d’Afghanistan, qu’elle restaure pour les préserver et éviter qu’ils ne disparaissent à jamais.
J’aime également beaucoup les tapis anciens que je trouve à Drouot lors de ventes aux enchères. J’achète aussi des objets anciens à la galerie Yveline, place Furstenberg à Paris et bien sûr je ramène des choses des pays que je visite.
Quel aspect vous plaît le plus dans votre métier ?
Il y a tout d’abord l’aspect entrepreneurial. Démarrer une activité à partir de rien dans un marché déjà structuré et à priori assez encombré, mais en ayant identifié une petite place à prendre, trouver son chemin et pouvoir apporter à l’ensemble des clubs prestigieux, ce qu’on a apporté à l’origine à l’Olympique de Marseille.
Ce qui est également une fierté c’est de pouvoir servir un nombre important de fans et supporters avec des produits abordables. Quand je vois aujourd’hui qu’une maman dans un hypermarché peut faire plaisir à son enfant pour 15€, c’est une fierté car aujourd’hui, tout le monde n’a pas les moyens de dépenser des sommes plus importantes pour le maillot de l’équipementier sportif.
Nous remercions chaleureusement Nicolas Vix pour son accueil et son temps.
Pour en savoir plus sur la société Weeplay.
Photographies : Alexandre Moulard